Pourquoi abandonner les cahiers d'exercices et les manuels en mathématiques?
Il est normal de se poser la question alors que les maisons d’édition ont déjà fait un gros travail de planification des apprentissages, de création d’exercices et même d’examens, qu’il faudra refaire ? Et ce, sans parler du temps qu'il faudra investir, chose dont tous les enseignants manquent terriblement...
«Un avantage incontestable du manuel scolaire, c’est qu’il est un guide total qui donne sécurité et bonne conscience. Vous n’avez qu’à tourner les pages. Elles sont même prévues par trimestre, par mois et par journée. Pour chaque page vous avez la leçon toute faite qu’il vous suffira de répéter, le texte à mémoriser, et surtout les devoirs à faire. Le contrôle est facile, et les parents sont satisfaits puisque leur enfant avance pas à pas, page à page, méthodiquement, scientifiquement, leur dit-on parfois.»
Freinet base son argumentation sur le fait que les manuels scolaires commencent souvent par une leçon théorique et sont suivis d’une série d’exercices. Or, cette structure suppose que tous les élèves d’une classe en sont rigoureusement au même point, et progressent au même rythme, ce qui n’est évidemment pas le cas. De plus, les manuels présentent des notions que l’enfant tente de comprendre, mais sans y donner réellement de sens.
Nous sommes bien conscientes que l’opinion de Freinet est tranchée, la nôtre est plus nuancée. Nous ne clamons pas qu’il faille jeter les cahiers à la poubelle, mais qu’il peut être fort intéressant d’oser enseigner autrement et de tendre petit à petit vers l’abandon des manuels.
En voici les raisons :